En tant que parents, nous savons tous que les enfants sont de véritables “éponges” à tout ce qui les entoure, qu’il s’agisse de bonnes ou de mauvaises nouvelles. Depuis plusieurs années maintenant, et de façon récurrente, ils entendent parler de réchauffement climatique, de sécheresse hivernale, de perturbations des saisons, d’incendies “jamais vus”, d’inondations impressionnantes, du GIEC, de la COP etc. Devant nos propres mines déconfites et à l’écoute des conversations que nous pouvons avoir avec nos proches et nos amis, ces mêmes enfants peuvent être pétris de doutes, de craintes voire d’éco-anxiété ce qui après l’épreuve du Covid, risque de faire beaucoup pour certains d’entre eux.
Comme souvent, c’est le fait de ne pas savoir et de ne pas comprendre ce qui se passe qui crée la peur et renforce l’anxiété. Nous vous proposons donc de profiter des vacances d’été pour rassurer vos enfants en leur expliquant ce qu’est le réchauffement climatique et la transition écologique et surtout en leur indiquant comment, à leur niveau, ils peuvent agir et devenir ainsi les héros d’un nouveau genre pour la planète Terre. Si en plus vous leur proposez de vivre des expériences “écologiques”, vous allez créer des magnifiques occasions de partages, de fous rires et des souvenirs inoubliables. Ce serait vraiment trop bête de s’en priver …
Alors commençons les explications et commençons par le commencement

Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique est un phénomène qui se produit sur notre planète. Il est causé par les activités humaines, comme l’utilisation des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, qui libèrent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces gaz emprisonnent la chaleur du soleil, ce qui entraîne une augmentation de la température de la Terre.
Le réchauffement climatique a de nombreux effets néfastes sur notre environnement. Il provoque la fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer, des tempêtes plus intenses, des sécheresses et des canicules. Ces changements peuvent affecter la vie des plantes, des animaux et des êtres humains. Il est donc important de prendre des mesures pour ralentir ce réchauffement : c’est ce qu’on appelle la transition écologique.
La transition écologique
La transition écologique est un processus qui vise à changer notre façon de vivre pour protéger l’environnement et réduire notre impact sur le réchauffement climatique. Il s’agit de passer d’une économie basée sur les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) à une économie plus durable et respectueuse de la nature.
La transition écologique implique d’utiliser des sources d’énergie renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne et hydraulique, qui sont moins polluantes. Il existe aussi en France une énergie peu polluante, l’énergie nucléaire, qui produit l’essentiel de notre électricité mais qui pose un problème de recyclage des déchets nucléaires encore aujourd’hui.
La transition écologique encourage également la réduction des déchets, une consommation plus raisonnable (vêtements, téléphones portables, produits locaux), le recyclage (des plastiques, des bouteilles, des cartons …), l’adoption de modes de transport moins polluants que la voiture et l’avion et la préservation de la biodiversité.

Les COP et le GIEC
Ces deux dispositifs assurent la transition écologique au niveau mondial.
Les COP
Les COP sont des réunions annuelles auxquelles participent les pays signataires de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) soit 197 pays plus l’Union Européenne, depuis la signature de la Déclaration de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement qui a donné une définition “officielle” du développement durable en 1992.
L’objectif principal des COP est de discuter des mesures à prendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques climatiques et de prendre des décisions communes pour faire face aux défis liés au changement climatique.
Comment ça se passe ?
Les COP jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique, en rassemblant les pays du monde entier pour négocier des accords et prendre des mesures collectives. Cela peut inclure des engagements de réduction des émissions, des mécanismes de financement pour les pays en développement, des politiques d’adaptation aux effets du changement climatique, ainsi que des initiatives visant à promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Elles offrent une plateforme pour que les pays puissent discuter de leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques climatiques nationales.
L’Accord de Paris, un tournant majeur
L’un des résultats les plus importants des COP est l’adoption de l’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015. Cet accord historique a été signé par 195 pays et vise à limiter l’élévation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant les efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius. Il établit également des engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer les capacités d’adaptation des pays.
L’Accord de Paris représente un tournant majeur dans la lutte contre le changement climatique car il crée un cadre juridiquement contraignant pour l’action climatique mondiale. Il engage les pays à présenter des contributions nationales déterminées (NDC) contenant des objectifs spécifiques de réduction des émissions et des plans d’adaptation. De plus, il prévoit un volet financier pour soutenir les pays en développement et financer la transition vers des économies bas-carbone et résilientes.
La sensibilisation mondiale et la mobilisation de la société civile
Les COP jouent un rôle crucial dans la sensibilisation et la mobilisation de la société civile et des acteurs non étatiques. Ces événements (la 27ème COP s’est tenue en 2022 en Egypte et la 1ère en 1995 en Allemagne) attirent l’attention des médias et permettent de mettre en lumière l’urgence du changement climatique. Les COP offrent également une plateforme pour les organisations non gouvernementales, les groupes de jeunes, les entreprises et d’autres acteurs pour présenter leurs initiatives et leurs solutions innovantes.
Les critiques
Il est fréquemment souligné que les COP ont souvent du mal à atteindre des accords ambitieux et contraignants, en raison des divergences d’intérêts entre les pays et des intérêts économiques en jeu. La sortie des Etats Unis de l’Accord de Paris (juin 2017) par le Président Trump en a été une révélation fracassante.
Leurs efficacités, en termes de traduction des objectifs fixés en actions concrètes sur le terrain, sont aussi souvent remises en cause. Il existe également des préoccupations quant au manque de représentation des pays en développement, qui sont les plus touchés par les effets du changement climatique mais disposent de ressources limitées pour y faire face. Enfin, certains critiques soulignent que les COP ne parviennent pas à engager suffisamment les acteurs non étatiques, tels que la société civile et les entreprises, dans la prise de décision et la mise en œuvre des politiques climatiques.

Le GIEC
Le GIEC a été créé en 1988 par deux organisations des Nations Unies, à savoir l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Sa mission est d’évaluer l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses conséquences et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile.
Le GIEC est composé de milliers de scientifiques et d’experts du climat issus de pays du monde entier. Ils travaillent de manière collaborative pour examiner et synthétiser les travaux de recherche existants sur le changement climatique et produire des rapports d’évaluation périodiques.
Comment ça marche ?
Le GIEC fonctionne sur la base d’un processus rigoureux et transparent. Les évaluations du GIEC se déroulent en cycles de plusieurs années et impliquent trois groupes de travail distincts :
Le Groupe de travail I se concentre sur les aspects scientifiques du changement climatique, y compris l’évolution de la température, les variations du niveau de la mer, les précipitations, etc.
Le Groupe de travail II évalue les impacts du changement climatique sur les écosystèmes, les populations humaines, l’agriculture, la santé, etc.
Le Groupe de travail III se penche sur les options d’atténuation du changement climatique, notamment les politiques et les technologies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Chaque groupe de travail produit un rapport d’évaluation qui est ensuite révisé par des experts indépendants et les gouvernements, avant d’être publié.
L’importance du GIEC dans notre compréhension du changement climatique
Les rapports du GIEC sont des ressources essentielles pour informer et éduquer la société civile sur le changement climatique. Ils fournissent des connaissances scientifiques solides, évaluent les impacts régionaux, soulignent l’urgence d’une action collective et encouragent l’engagement citoyen.
En permettant une meilleure compréhension de l’ampleur du problème, ils sont donc des ressources indispensables pour la communauté internationale, les organisations non gouvernementales et la société civile pour sensibiliser le public aux défis du changement climatique et promouvoir des actions concertées pour atténuer ses effets.
Et nous, les individus de la société civil, que pouvons-nous faire ?
A titre individuel, nous pouvons aussi, chacun d’entre nous, prendre soin de notre planète.
En tant que parents
Dans la maison, il y a des gestes qui comptent : utiliser des ampoules à basse consommation d’énergie ; installer des panneaux solaires à la maison si c’est possible, ; recueillir l’eau de pluie pour arroser le jardin, trier pour recycler, viser le 0 déchet etc.
Les déplacements : utiliser la trottinette, le vélo et le train dès que c’est possible au lieu de la voiture ; partir moins loin pour moins utiliser l’avion ; marcher le plus possible …
Les achats : privilégier les vêtements écologiques (matière, protection de l’environnement et condition de travail correctes) ; réparer avant de jeter ; rechercher des objets avec une bonne durabilité et/ou réparable etc.
A vous de lister toutes les actions que vous avez mises en route et celles à venir. C’est aussi le moment d’y associer vos enfants et vos proches en commençant par leur rappeler tout ce qu’ils peuvent déjà faire.
Vous pouvez aussi proposer des activités de sensibilisation et des jeux.

Les enfants
Même en étant jeune, un enfant peut agir pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Voici quelques actions qu’il peut entreprendre :
- Économiser l’énergie : éteindre les lumières et les appareils électriques lorsqu’il ne les utilise pas
- Réduire, réutiliser, recycler : trier les déchets et encourager toute la famille à recycler autant que possible. Réutiliser les objets plutôt que de les jeter.
- Économiser l’eau : fermer le robinet lors du brossage des dents ou le lavage des mains. Prendre des douches plus courtes pour économiser l’eau et prendre moins de bain.
- Planter des arbres : les arbres aident à absorber le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. Il existe des projets de reboisement. Mais vous pouvez aussi planter un arbre dans le jardin.
- Sensibiliser les autres : parler du réchauffement climatique à ses amis, à l’école ou en famille. Leur expliquer en quoi il est important de prendre soin de notre planète et les encourager à agir également.
Lui rappeler que même de petites actions peuvent faire une différence lorsqu’elles sont accomplies collectivement. C’est ensemble que nous pouvons protéger notre planète pour les générations futures.
D’ailleurs, il y a une très jolie histoire qui raconte que toutes nos actions comptent.
L'histoire du colibri
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie dans la forêt.
Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre.
Seul le colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Il multipliait ainsi les allers retours autant qu’il le pouvait.
Après un moment, le tatou agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri, lui répondit : « Je le sais mais je fais ma part ». (Pierre Rabhi)

Que retenir de cette histoire ? Faire sa juste part !
Parfois nous pouvons nous sentir aussi petit qu’un colibri par rapport au monde. Nous pouvons penser que nos actions n’ont pas d’importance ou qu’elles ne peuvent pas changer la face du monde …
Certes, le colibri tout seul ne peut pas éteindre le feu, et nos actions seules seraient impuissantes à changer la planète. Mais il n’y a pas d’actions trop petites ou trop simples pour être menées.
Le cabinet Carbone 4 a d’ailleurs déterminé que l’impact de l’action individuelle n’est pas du tout négligeable. En effet, la somme de nos actions individuelles peut contribuer à hauteur de 25% pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (à condition de ne pas se cantonner à des actions symboliques et marginales).
Si là où je me trouve, je fais ma part, alors j’agis, je fais la différence à mon échelle et je donne l’exemple. Si je ne fais rien, alors les choses ne changeront jamais.
Vive les vacances
Les vacances d’été peuvent être une occasion formidable pour discuter avec nos enfants, les rassurer et les encourager à s’engager vers plus d’éco-responsabilité. Nous pouvons leur expliquer comment ils peuvent économiser l’énergie à la maison en éteignant les lumières inutiles, en prenant des douches plus courtes, ou en triant leurs déchets.
En leur proposant des expériences “écologiques”, nous créons, en plus, des moments de partages inoubliables. Que ce soit en plantant un arbuste dans le jardin, en faisant une excursion dans la nature, ou en participant à des activités respectueuses de l’environnement, nous aidons nos enfants à intégrer qu’ils sont des acteurs à part entière et qu’ils peuvent faire une différence, même à leur échelle.
Nous donnons ainsi aux enfants les connaissances et les outils pour agir de manière responsable envers notre planète. En les encourageant à devenir des défenseurs de l’environnement, nous cultivons leur confiance, leur amour pour la nature et leur engagement envers un avenir durable.
Convaincues que la changement de comportement passe d’abord par les enfants, nous vous proposerons régulièrement des sujets à leur expliquer le plus simplement possible.
Cet article a été écrit par Hélène Gonzalez,
rédactrice curieuse et passionnée

Sources
- GIEC : Pour faciliter l’accès à ces études, la société française Ekimetrics a imaginé Climate Q&A, une intelligence artificielle capable de répondre à toutes les interrogations des utilisateurs sur le changement climatique. L’objectif : informer à grande échelle mais aussi lutter contre les fake news en se basant uniquement sur des sources scientifiques vérifiées.
- La légende du colibri – 25/05/2016 Editeur Actes Sud Junior. Vous pouvez aussi écouter cette histoire sur https://youtu.be/zbv3CoRH29o l’histoire est racontée par Zaz (postface de Pierre Rabhi_Denis Kormann)
- P’tit loup sauve la planète – Editeur Auzou Éditions
- Le Chêne de Jacques Tassin Editeur Belin
- L’enfant du désert de Claire Eggermont (Auteur) et Pierre Rabhi (Auteur) Editeur Gallimard Jeunesse
- BD Le monde sans fin de Jancovici et Blain
Temps de lecture : 9 mn